Le mercredi 15 mars, le Réseau National des Juniors Associations (RNJA) a organisé une rencontre de Juniors Associations sur la thématique de la « solidarité ici et ailleurs » avec une cinquantaine de jeunes, à la salle Saint-Bruno dans le 18e arrondissement de Paris, pour qu'ils puissent partager leurs projets et leurs expériences, en présence de Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, l'occasion d'un dialogue sur l'engagement des jeunes, particulièrement des mineurs à travers l'évolution du droit d'association.

Partage d'expérience et formation

Les Juniors Associations impliquées dans la solidarité ont partagé leurs expériences, abouties ou en cours, et se sont mises en contact afin de faire progresser leurs actions.Elles ont tout d'abord dresser leur autoportrait afin de présenter leurs projets, l'état de leur avancement et leurs besoins. Cela leur a permis de se questionner les unes les autres et de s'apporter des conseils de pair à pair.

Dans un deuxième temps, les partenaires du RNJA et lui-même ont animé des ateliers pour permettre aux jeunes de gagner en autonomie, renforcer leurs projets, s'inspirer les uns les autres. La Ligue de l'Enseignement a poussé la réflexion sur les pistes de financement des échanges et chantiers de jeunes. L'association Étudiants et Développement, quant à elle, a réfléchi avec les jeunes sur le sens du projet interculturel et à ses partenariats. Solidarité Laïque a apporté des informations sur les pratiques de collecte et de dons. Enfin, le RNJA a passé en revue les aspects pratiques des projets de solidarité, de l'assurance à l'ouverture d'un compte bancaire.

Échanges avec le ministre sur l'engagement associatif des jeunes mineurs

Ces projets portés par les jeunes étaient variés mais avaient tous en commun la promotion et la mise en œuvre de la solidarité, au niveau local, international ou entre générations, brisant le cliché selon lequel les adolescents seraient tournés vers des préoccupations individualistes ou de loisirs. Au contraire, cela a démontré que l'on pouvait avoir moins de 18 ans et ne pas manquer d'envie d'agir.Patrick Kanner est venue rencontrer chacun d'entre eux et échanger sur leurs projets. Un dialogue direct qui s'est effectué sous l'oreille attentive et une attention bienveillante du ministre à l'égard des jeunes mineures responsables de Juniors Associations, qui ont fait le choix de la forme associative pour répondre à leur envie d'engagement collectif.


Les jeunes ont directement présenté leurs projets au ministre

Les jeunes ont témoigné de leur quotidien, de leur capacité d'initiative, mais également des freins qui peuvent leur être opposés par les adultes, car la loi à elle seule ne peut porter le changement sans une réelle volonté politique de faire un pari de confiance en la jeunesse et de reconnaître la capacité de participation et d'expression des jeunes dans la société.

Débat sur les évolutions du droit d'association des mineurs

Ce fut également l'occasion d'aborder avec le ministre les évolutions du droit d'association des mineurs dans le cadre de la Loi Egalité et Citoyenneté.

Le premier chapitre du projet de loi avait pour ambition de « créer une véritable culture de l'engagement », de « permettre aux jeunes de devenir des citoyens à part entière » et reconnaissait « la responsabilité du gouvernement d'assurer les conditions de l'autonomisation et de l'engagement de cette jeunesse ». Pourtant, la reconnaissance du droit d'association des mineurs en était absente. Le RNJA s'est donc fortement impliqué pour porter ce droit auprès des élus et le faire inscrire dans l'article 43.

Désormais, « tout mineur âgé de moins de seize ans, sous réserve d'un accord écrit préalable de son représentant légal, peut participer à la constitution d'une association et être chargé de son administration (...) Tout mineur âgé de seize ans révolus peut librement participer à la constitution d'une association (...) Sauf opposition expresse du représentant légal, le mineur peut accomplir seul tous les actes utiles à l'administration de l'association ».


Le ministre et les jeunes ont dialogué pendant une heure sur le droit d'association des mineurs

Un moment de questions-réponses a permis d'aller plus en profondeur sur les réalités que traversent les jeunes mineurs qui portent des projets associatifs par eux-mêmes. Le débat s'est poursuivi sur les droits « positifs » liés à une pré-majorité associative, notamment le droit de publication. « Pourquoi les jeunes n'auraient pas le droit de vote aux élections municipales à partir de seize ans pour les préparer à être citoyens ? », a demandé Octave de la Junior Association FASO. Patrick Kanner a toutefois appelé à la vigilance en rappelant les effets plus négatifs comme la pénalisation à partir de seize ans.

Les jeunes ont montré lors de cette rencontre qu'ils étaient capables d'exercer leur citoyenneté de façon active et qu'ils avaient de nombreux projets pour rendre la Société plus solidaire, si on leur laissait l'occasion de s'exprimer.

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